Nature aux pattes

Rien de tel qu’une balade à pied pour se ressourcer. Gérés par Eden 62, trois sites remarquables ont retenu notre attention : une forêt, un marais et un terril. La nature est plurielle, c’est ce qui la rend singulière.

Feuilles de route

Savez-vous que l’érable champêtre est reconnaissable à son écorce craquelée ? Que bien qu’elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau, la feuille du tilleul est asymétrique tandis que celle du noisetier est symétrique et duveteuse ? Ou encore que le charme possède une feuille très rigide ? Ils nous entourent au quotidien, fournissent l’oxygène nécessaire à notre survie, et pourtant, que savons-nous des arbres ? Planté au milieu d’une plaine agricole à quelques kilomètres des klaxons arrageois, le Bois de Maroeuil est l’endroit tout trouvé pour les balades en famille. Et pas uniquement parce qu’ici les enfants peuvent se constituer le plus touffu des herbiers. Les quelque 70 hectares de forêt ont d’autres vertus. Notamment celle d’être le refuge du chevreuil, de l’écureuil roux, de la grive, du pic épeiche et du troglodyte mignon, le poids-plume de la forêt. En parlant de plumes, les bambins y trouveront un autre intérêt puisque le centre du bois abrite un improbable poulailler réunissant les plus beaux spécimens de la région comme la Coucou des Flandres, la Bourbourg, la Hergnies ou encore la poule d’Estaires qui détient le record du plus gros œuf de poule au monde (202 g.).

 ==> Bois de Maroeuil, route de Maroeuil à Mont-Saint-Eloi.

Bruits qui courent

Peu de réseau mais beaucoup de roseaux. A Beuvry, le Domaine de Bellenville est rarement pris d’assaut par les accros à la 4G. En revanche, c’est le repaire des libellules et de leurs cousines, les demoiselles. C’est ce qui le rend si attirant. C’est aussi le lieu de villégiature du Pélodyte ponctué (petite grenouille) dont le chant ressemble vraiment au bruit de deux boules de pétanque qui s’entrechoquent. Si le marais de Bellenville est un lieu d’apparence calme, quand on fait silence, les petits sons révèlent une intense activité. Et ce, à tous les étages de la forêt. Au rez-de-chaussée se trouvent de petits insectes comme la Cétoine dorée ou la petite biche. Au premier habite la Fauvette à tête noire, au second le Grimpereau des jardins, et juste au-dessus, la célèbre Chouette hulotte. Au dernier étage loge le Martin-pêcheur que l’on peut épier depuis le tout nouveau poste d’observation. Il ne faudrait pas oublier non plus le Grèbe castagneux. Même si, comme son nom l’indique, ce n’est le meilleur des camarades. Il est paraît-il très bagarreur. Bizarrement, son chant évoque le petit marteau couineur avec lequel les bambins adorent frapper leurs parents…

==> Marais de Bellenville, 651, rue de Bellenville à Beuvry.

Tomber dans le panorama

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, c’est depuis le faîte du plus long terril d’Europe – et non pas du plus haut situé à quelques kilomètres de là à Loos-en-Gohelle – qu’on a la vue la plus panoramique du territoire. Situé à califourchon sur les villes de Liévin, d’Avion et de Givenchy-en-Gohelle, le terril de Pinchonvalles s’étire sur 1,750 kilomètres. Si bien que le randonneur peut y passer une demi-journée sans s’ennuyer et contempler à l’envi un panorama grandiose. Il y verra la Tour lanterne de Notre-Dame-de-Lorette, le Mémorial de Vimy, le Stade Félix Bollaert-Delelis ou encore une dizaine de terrils dont les jumeaux d’Haillicourt, connus pour leurs coteaux de « Charbonnay », et Saint-Henriette, emblématique cône de schiste qu’on dirait posé à l’intersection des autoroutes A1 et A21. Par temps clair, on distingue même le Mont Cassel. Si le terril de Pinchonvalles est une vigie, il est aussi le terreau d’un écosystème spécifique.
On y trouve des fleurs étonnantes (Millepertuis, Vipérine), des habitants aussi discrets que beaux (abeilles Charpentières, papillons Machaon). Quant à la couleuvre à collier, vieille habituée des lieux, elle est aussi farouche que le lézard des murailles.

==> Terril de Pinchonvalles, rue d’Avion à Liévin.

Terril de Pinchonvalles - Eden 62

Le saviez-vous ?

La nature, pas à pas.  Entretenir, protéger et faire découvrir la nature et le petit peuple qui y vit. Telles sont les principales missions qui incombent à Eden 62. Sur les 64 sites officiellement répertoriés, 55 sont ouverts au public et 17 accessibles aux personnes à mobilité réduite. Parmi eux, citons les dunes de Fort-Mahon, le lac d’Ardres, la réserve naturelle du marais de Condette, le bois de Roquelaure, le terril d’Estevelles ou encore le célèbre Cap Blanc-Nez. Au total, Eden 62 gère 5 700 hectares d’une biodiversité sans équivalent. A l’occasion de sorties nature gratuites, vous pouvez vous aussi l’approcher et mesurer l’importance de cet inestimable bien commun que la déforestation, la croissance urbaine et diverses pollutions affectent sans vergogne.

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