Convivialité en vue !

Ceux qui ont vu le film « Bienvenue chez les Ch’tis », s’en souviennent forcément. La Cité des Électriciens qui abritait les mineurs de la fosse n°1 à Bruay-La-Buissière avait longtemps mauvaise mine. Mais ça c’était avant sa réhabilitation en formidable lieu d’interprétation et d’expositions.

Aujourd’hui la Cité des Électriciens dans le Pas-de-Calais, réhabilitée par Philippe Prost, architecte urbaniste change de vocation et d’ambition en devenant un site culturel et touristique majeur.
Entre corons réhabilités et nouveau bâtiment contemporain, elle accueille trois résidences pour artistes, paysagistes, romanciers, historiens… Mais aussi un centre d’interprétation de 1000 m2 pour s’approprier de manière ludique et interactive le patrimoine minier. Ainsi que 5 gîtes peuplés d’objets sélectionnés pour leur pouvoir évocateur des années 50, 60 ou 70 et de la culture des cités minières. Chez Rosalie, chez Léon, chez Alice… chaque hébergement porte le nom d’un ancien habitant.Le tout avec vue sur les jardins et potagers du coron, pour une ambiance mi-ville, mi-campagne.
Le tout au milieu de jardins potagers et d’un verger, alimentant les cuisines du Carin gourmand, le resto très branché « fait maison ».

Rencontre avec Christine, Cordelette, Cofondatrice de l’agence piKs design. Christine Cordelette est intervenue à la Cité des Électriciens dans le cadre des dispositifs design mis en place par ALL – Autour du Louvre-Lens.

Sur quoi a porté votre accompagnement et en quoi a-t-il consisté concrètement ?

Plusieurs designers ayant travaillé sur le projet de la Cité des Électriciens, l’agence a été plus particulièrement chargée de l’aménagement des gîtes. Nous nous sommes occupés du choix du mobilier, du linge de lit, de la literie, des luminaires, de la vaisselle, des accessoires mais aussi des papiers peints, qui contribuent à l’ambiance des gîtes. Les architectes ont livré des bâtiments réhabilités de manière hyper qualitative. À charge pour nous d’imaginer le reste !

Dans quel esprit général avez-vous travaillé ?

L’idée principale a été de respecter l’esprit du lieu mais aussi la typologie des maisons. La Cité est un ancien site ouvrier avec des maisons en brique plutôt sombres. On sent encore l’histoire des familles qui ont vécu ici et il fallait rester dans cette énergie. Nous avons voulu nous inscrire dans la continuité de l’histoire, tout en apportant de la modernité. En créant des gîtes chaleureux, accueillants et personnalisés, nous souhaitons aussi donner l’impression d’aller chez quelqu’un. D’entrer dans une maison rassurante, qui a une âme, où il fait bon s’installer par un après-midi d’hiver…

Avez-vous utilisé les valeurs du territoire ?

Oui, nous avions en tête que ces gîtes sont d’anciennes maisons ouvrières et nous avons voulu conjuguer simplicité, humilité, émotion et souvenir.
Quant à la joie, elle est présente au travers des couleurs très vives. Rose, orange, rouge, jaune, vert, bleu ou violet, la teinte prédominante de chaque gîte est donnée par les faïences et la peinture, les autres éléments ayant été choisis en harmonie.
Il y a une autre valeur qui s’exprime ici, c’est la fierté. Fierté de travailler avec des marques régionales ou françaises, emblématiques ou innovantes. La vaisselle est de la marque Luminarc, les verres sont des Duralex et les torchons en lin célèbrent le patrimoine régional. Quant aux tables en formica, elles sont revisitées par Les Gambettes, une jeune marque d’édition française.

Quels ont été les principaux partis pris de la décoration ?

Nous avons voulu des gîtes contemporains mais pas trop épurés. Une autre de nos volontés fortes était de valoriser les matières nobles, comme le métal ou le bois. Le mobilier d’esprit scandinave est donc en bois massif, avec des coussins généreux, du velours et des couleurs. Quant aux papiers peints, ils reprennent des motifs déjà vus dans des maisons du Nord à différentes époques. On y trouve des clins d’œil aux années 60, 70 mais aussi aux années 2000, avec ces papiers aux motifs pointillistes, nacrés et en surbrillance.

Le saviez-vous ?

La cité des Électriciens est construite par la Compagnie des mines de Bruay entre 1856 et 1861 pour loger les familles des mineurs. La Compagnie des mines a choisi de grands savants ayant fait des découvertes en matière d’électricité pour nommer les rues de la cité : Ampère, Marconi, Volta, Edison, Coulomb, Franklin, Laplace, Faraday, Branly et Gramme, d’où son nom d’usage « Cité des Électriciens ».

Informations pratiques

Cité des Électriciens
Rue Franklin 62700 Bruay-la-Buissière.
Ouvert du mercredi au dimanche
Téléphone : 03 21 01 94 20

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